MEDITATION SUR NOTRE DAME DES MIGRANTS

Notre-Dame des Migrants

Méditation sur "Notre Dame des Migrants"
statuette à l’Abbaye de Pradines


« Dieu, viens à mon aide, Seigneur à notre secours ! » Ps 69


Combien d’hommes, de femmes, d’enfants, ont-ils crié vers le ciel… vers « là-haut », au plus fort de leur angoisse…
Ce cri des Psaumes a 3000 ans, il retentit au long des siècles.
Beaucoup ont pu nommer Celui à qui ils s’adressaient…
« Garde-moi comme la prunelle de l’oeil, à l’ombre de tes ailes, cache-moi » Ps 17.8
Ici, une Femme protège des hommes en détresse. Ils flottent sur une frêle embarcation, et se tournent vers elle, en tendant les bras. Ils ont compris « d’où un secours pouvait venir »… (Ps 120.1). Ils sont de toutes races, venant de tous pays : du Moyen-Orient… ô combien de Syriens, Afghans, Irakiens, Iraniens… et tant d’autres ; venant d’Afrique : ô combien de Somaliens, Soudanais, Erythréens, Guinéens, Ivoiriens, Tunisiens, et aussi d’Haïtiens… Ils errent en mer de Chine, des Caraïbes, en Méditerranée, peut-être dans la Manche…
Qu’importe leur race et leur religion : cette Femme se tourne vers eux et les enveloppe du pan de son manteau, comme elle-même, un jour, a été enveloppée sous l’ombre d’un Esprit-Saint, un Esprit venant de Dieu…
Depuis lors et au long des âges, tous peuvent se tourner vers elle et l’invoquer de toutes leurs forces, elle, la Mère, spécialement au creux des plus noires détresses… Et qui pourra dire l’abîme des souffrances traversées ? « Etoile de la mer », Stella maris. Elle est là, elle les recouvre de son manteau, elle les rassure et leur donne courage et espérance.
Un homme -ou un enfant- penché sur le bord du canot… tient à pleines mains une ancre. Elle est verte, la couleur de l’espérance. L’ancre, c’est la certitude qu’il y a un fond, stable… que l’on va l’atteindre, et y enfoncer le pivot de l’attache, solide… Un port va se révéler…
« Dieu », il faut finir par le nommer, a promis à Abraham : « Je te comblerai de bénédictions » (Genèse 22.16) Abraham a cru « ayant persévéré, il vit se réaliser la promesse (…) et nous aussi, nous recevons un encouragement puissant, nous qui avons tout laissé pour saisir l’espérance proposée. Elle est pour nous comme une ancre de l’âme, bien fermement fixée » (Lettre aux Hébreux, 6,13… 18-19)
Combien d’Abraham, d’Ibrahim, de Joseph, ont quitté leur pays, avec au coeur l’espérance d’un avenir… Leur route est rude. Les flots sont houleux, les vents sont contraires.
Mais notre certitude, avec eux et pour eux, est qu’une Présence les accompagne et les rassure avec tendresse. Si nous pouvons la nommer, heureux sommes-nous :
Marie, Notre Dame des migrants, Mère de Dieu, « Stella maris »…
Priez pour nous…


Une soeur de l’Abbaye